28 octobre 2007

Michael Clayton

Un film de Tony Gilroy

Avec, George Clooney, Tom Wilkinson, Tilda Swinton, Sydney Pollack.

Date de sortie française : 17 octobre 2007

Durée : 119 minutes

A en lire les critiques, vous n'aimerez pas ce film si vous ne vous attachez qu'à son contenu politique. C'est peut-être vrai. Il était amusant de noter que les ceux qui avaient aimé le film ne s'attardaient justement que peu sur cet aspect du film.

Réalisé et écrit par le scénariste de la trilogie Jason Bourne, Michael Clayton est un film de stars comme les studios oublient de plus en plus d'en produire. A savoir, un film avec un bon scénario, un bon réalisateur, de bons acteurs, un bonne photo, une bonne musique. Dire que ce film a été produit sans moyens serait faux, il a cependant été produit entre autres par George Clooney, Steven Soderbergh et Sidney Pollack. Même si l'on a pas aimé le film, on ne pourra pas leur reprocher de ne pas s'impliquer dans leur travail.

La bande annonce est trompeuse. On pense à un énième thriller. On se trompe. Michael Clayton est tout sauf un film d'action. C'est un film qui prend son temps, qui s'attarde, qui accepte de passer une minute ou deux à regarder vivre un père divorcé faché avec son frère alors que cela aurait tout aussi bien pu disparaitre du scénario. La richesse de ce film naît de là. De toutes les petites histoires qui font que l'histoire principale mérite d'être contée, que le livre lu par un enfant soit à l'origine de la survie de l'un des personnages n'en est que l'une des illustrations.

Michael Clayton est si bien ouvragé que l'on ne peut s'empêcher de se dire que le film a été tiré d'un livre. Et pourtant non. Il aurait été facile de faire du personnage de Tilda Swinton une créature sans foi ni loi, il aurait été plus simple de faire des tueurs à gage des robots infaillibles, il aurait mieux valu pour que le film fasse des entrées que la fin soit extrêmement spectaculaire, que les bons en sortent grandis et les méchants anéantis.

Mais rien n'est jamais si simple et tous les personnages sont félés, brisés, perdus. Le prétexte du film, la dénonciation écologico-politique des dangers représentés par les grandes firmes en général, offre à Gilroy l'oportunité de développer une galerie de caractères humains et attachants dans toutes leur faiblesses et dans toutes leurs forces. De ceux qui laissent leur empreinte dans les mémoires des spectateurs, de ceux qui se font de plus en plus rares. A voir.