28 novembre 2007

Le Silence des Agneaux

Un film de Johnattan Demme, avec Jodie Foster, Anthony Hopkins, Ted Levine, Scott Glenn, Anthony Heald.

Musique : Howard Shore

Date de sortie du disque : 5 février 1991

Date de sortie du film (US) : 14 février 1991, (France) 10 avril 1991

Label : MCA

Durée : 57'08''

Si vous êtes toujours à la recherche de quelque chose pour épater vos amis, je vous propose de leur poser la devinette suivante : Quelle actrice reçut un Oscar pour un film dans lequel elle reçoit du sperme sur le visage ? Croyez-moi, ça fait tout de suite son petit effet, et généralement personne ne trouve. Naturellement, le Silence des Agneaux ne se réduit pas à ça, loin de là.

Un tueur en série surnommé Buffalo Bill tue ses victimes après les avoir dépecées. Clarice Starling, recrue du FBI, est envoyée par son chef et mentor Jack Crawford auprès d'Hannibal Lecter, dangereux tueur psychopathe lui-même et cannibale à ses heures. Le film nous entraîne alors dans les recoins les plus sombre de l'âme humaine, mais il le fait avec calme et intelligence, et c'est sans doute ce calme et cette intelligence qui le rend fascinant.

Ici, pas de poursuites en voiture, pas de scènes de torture, presque pas de coups de feu, et pourtant, une ambiance à la lisière du fantastique, proche en un sens de Twin Peaks. La narration procède sur de nombreux niveaux. C'est un thriller, c'est une quête, c'est une histoire de femmes, c'est une histoire d'homme, mais c'est aussi et surtout une histoire d'une attraction / répulsion pour le mal. Anthony Hopkins dans le rôle de Lecter n'est plus a présenter. Il décrira son personnage comme un homme très bon, enfermé dans un esprit malade. On ne saurait mieux dire.

Howard Shore a composé pour l'occasion une musique sombre et jamais pompière, ce qui est rare pour ce genre de film où, généralement, les cuivres explosent en tout sens. Ici, il y a de la retenue, du lyrisme, de la mélancolie, des méandres. Rien ne va droit au but, au contraire, tout semble prendre un détour, la mélodie principale dans un sens, l'accompagnement sous-jacent dans un autre, et pourtant quelle unité ! Et puis ces touches de harpe aux moments les plus inattendus qui permettent bizarrement une respiration, comme une bulle d'air au fond de l'eau noire, ne démontrent-elles pas un talent de composition certain. Enfin, l'avant dernier titre, The Cellar, est en son milieu une sorte d'expérience qui fait penser aux oeuvres de Ligeti qui illustrent le 2001 de Kubrick ou à certaines expériences de Brian Eno.

Regardez la première rencontre entre Lecter et Starling :