Artiste : David Bowie
Date de sortie: 11 juin 2002
Label : Iso / Columbia
Durée : 51'36''
Puisque Raphaël, non content de recruter Gail Ann Dorsey a également recruté Tony Visconti pour son nouvel "album" (oui, vous avez bien lu, la nausée n'est pas dûe uniquement à l'abus de chocolat de Pâques), je m'en vais vous parler d'un album autrement plus excitant pondu comme un oeuf en chocolat par la poule aux oeufs d'or des années 70... j'ai nommé David Bowie.
Est-il encore possible de trouver excitant un album de Bowie passé 1981 et Scary Monters... and Super Creeps ? La réponse est oui. A condition de savoir chercher. A partir de 1983 et Let's Dance la carrière artistique de Bowie décroit rapidement au rythme hallucinant ou croit celui des disques d'or qui s'empilent un peu partout dans les demeures du Thin White Duke. Certes, la reprise de China Girl d'Iggy Pop n'est pas trop mal, certes Let's Dance, le titre phare de Bowie dans les année quatre-vingt n'est pas le plus mauvais de tout ce qu'il a pu produire (vous souvenez vous de l'atroce bande originale du film Labyrinthe ?), mais tout de même. Bowie lui même admettra dans une interview aux Inrockuptibles en 1993 qu'il n'avait pas été vraiment à la hauteur depuis une dizaine d'années. Au moins savait-il être lucide.
C'est ainsi que Bowie reprendra, à la surprise quasi générale, le chemin des studios pour refaire de la musique. Oublions Black Tie White Noise sauf peut-être pour le titre Jump They Say implicitement dédié à Terry, le frère schizophrène qui se défenestrera. Passons sur les délires arty (mais parfois très intéressant de Outside qui comptait déjà quatre ou cinq très bonnes chansons et avait le mérite de ne pas faire de concessions top-cinquantesques (à l'exception peut-être d'un Hallo Spaceboy remixé par les Pet Shop Boys.
C'est à cette époque que Bowie redevient intéressant en live avec notamment une version sous hallu de The Man Who Sold The World que seuls les heureux possesseurs du single Strangers When We Meet auront le plaisir d'entendre (Ce titre n'est toujours pas disponible y compris dans les rééditions double cd récentes d'Outside). Amusons-nous du côté industriel (heureusement bien meilleur que sur les albums de Tin Machine) et Reznorien d'Earthling, album pêchu avec un côté beaucoup plus fun tout de même que les gros sabots de NIN. Enfin, Hours, petit album douceatre, ne s'écoute pas sans déplaisir malgré le coté guimauve de certains titres (Seven au hasard).
Non, le tournant du retour de Bowie, c'est Heathen, (Païen en anglais). D'abord parce que Tony Visconti est de retour aux manettes (on n'avait plus vu ça depuis Aladin Sane, rendez-vous compte.
Ensuite, parce que les chansons sont là. Et que les plus anecdotiques (A Better Future, Everyone Says Hi') ne plombent pas le reste, ne serait-ce que parce qu'elles rappellent d'autres choses, The Cure, par exemple pour la première. En effet, les compositions de Bowie sont ce qu'il a fait de mieux depuis longtemps. Sunday qui ouvre le disque donne d'entrée un ton noir à l'album dont il ne se départira pas malgré quelques moment plus joyeux. Slip Away enregistré à quelques kilomètres de New York juste après le 11 septembre évoque quant à elle le traumatisme non seulement de tout un chacun, mais surtout des New Yorkais (dont Bowie fait partie) au lendemain des attentats. I Would Be Your Slave et ses arrangements de cordes est tout simplement somptueuse, libérant une énergie à la fois rock et électronique sur une rythmique rapide et des vocaux lents. Une prouesse dont on ne pensait plus Bowie capable.
Et puis cet album recèle trois reprises (Cactus des Pixies, I've Been Waiting For You de Neil Young, et I Took A Trip On A Gemini Spaceship des Legendary Stardust Cowboy) dont les deux premières ne sont pas piquées des hannetons. La reprise de Neil Young pouvant d'ailleurs prétendre au titre de deuxième meilleure chanson de l'album ce qui n'est pas rien.
Enfin, le disque se clôt sur la meilleure chanson. Heathen (The Rays) qui donne son titre à l'album. Et voici la conclusion d'un album de Bowie telle qu'on en avait pas vue depuis Hunky Dory et The Bewlay Brothers. Bowie y fait montre de son talent de parolier, qui, quoi qu'on en dise, n'a pas toujours été son point fort. Il conclura d'ailleurs une majorité des spectacles de ses futures tournées par ce titre, se laissant guider vers la coulisse comme un aveugle, une main posée sur l'épaule de Gail Ann Dorsey, sa bassiste, marchant au pas pour l'occasion.
Rappelons-nous que l'album sera défendu en tournée en ajoutant beaucoup de titres de Low et Ziggy Stardust en rappel. (Ah ce concert de l'Olympia...)
On déplorera que Reality, son opus suivant (et dernier à ce jour) soit un peu plus foutraque mais on se réjouira des deux concerts de Bercy (surtout du premier), moments quasi magiques.
Regardez Heathen (The Rays) à l'Olympia le 1er juillet 2002 :
Date de sortie: 11 juin 2002
Label : Iso / Columbia
Durée : 51'36''
Puisque Raphaël, non content de recruter Gail Ann Dorsey a également recruté Tony Visconti pour son nouvel "album" (oui, vous avez bien lu, la nausée n'est pas dûe uniquement à l'abus de chocolat de Pâques), je m'en vais vous parler d'un album autrement plus excitant pondu comme un oeuf en chocolat par la poule aux oeufs d'or des années 70... j'ai nommé David Bowie.
Est-il encore possible de trouver excitant un album de Bowie passé 1981 et Scary Monters... and Super Creeps ? La réponse est oui. A condition de savoir chercher. A partir de 1983 et Let's Dance la carrière artistique de Bowie décroit rapidement au rythme hallucinant ou croit celui des disques d'or qui s'empilent un peu partout dans les demeures du Thin White Duke. Certes, la reprise de China Girl d'Iggy Pop n'est pas trop mal, certes Let's Dance, le titre phare de Bowie dans les année quatre-vingt n'est pas le plus mauvais de tout ce qu'il a pu produire (vous souvenez vous de l'atroce bande originale du film Labyrinthe ?), mais tout de même. Bowie lui même admettra dans une interview aux Inrockuptibles en 1993 qu'il n'avait pas été vraiment à la hauteur depuis une dizaine d'années. Au moins savait-il être lucide.
C'est ainsi que Bowie reprendra, à la surprise quasi générale, le chemin des studios pour refaire de la musique. Oublions Black Tie White Noise sauf peut-être pour le titre Jump They Say implicitement dédié à Terry, le frère schizophrène qui se défenestrera. Passons sur les délires arty (mais parfois très intéressant de Outside qui comptait déjà quatre ou cinq très bonnes chansons et avait le mérite de ne pas faire de concessions top-cinquantesques (à l'exception peut-être d'un Hallo Spaceboy remixé par les Pet Shop Boys.
C'est à cette époque que Bowie redevient intéressant en live avec notamment une version sous hallu de The Man Who Sold The World que seuls les heureux possesseurs du single Strangers When We Meet auront le plaisir d'entendre (Ce titre n'est toujours pas disponible y compris dans les rééditions double cd récentes d'Outside). Amusons-nous du côté industriel (heureusement bien meilleur que sur les albums de Tin Machine) et Reznorien d'Earthling, album pêchu avec un côté beaucoup plus fun tout de même que les gros sabots de NIN. Enfin, Hours, petit album douceatre, ne s'écoute pas sans déplaisir malgré le coté guimauve de certains titres (Seven au hasard).
Non, le tournant du retour de Bowie, c'est Heathen, (Païen en anglais). D'abord parce que Tony Visconti est de retour aux manettes (on n'avait plus vu ça depuis Aladin Sane, rendez-vous compte.
Ensuite, parce que les chansons sont là. Et que les plus anecdotiques (A Better Future, Everyone Says Hi') ne plombent pas le reste, ne serait-ce que parce qu'elles rappellent d'autres choses, The Cure, par exemple pour la première. En effet, les compositions de Bowie sont ce qu'il a fait de mieux depuis longtemps. Sunday qui ouvre le disque donne d'entrée un ton noir à l'album dont il ne se départira pas malgré quelques moment plus joyeux. Slip Away enregistré à quelques kilomètres de New York juste après le 11 septembre évoque quant à elle le traumatisme non seulement de tout un chacun, mais surtout des New Yorkais (dont Bowie fait partie) au lendemain des attentats. I Would Be Your Slave et ses arrangements de cordes est tout simplement somptueuse, libérant une énergie à la fois rock et électronique sur une rythmique rapide et des vocaux lents. Une prouesse dont on ne pensait plus Bowie capable.
Et puis cet album recèle trois reprises (Cactus des Pixies, I've Been Waiting For You de Neil Young, et I Took A Trip On A Gemini Spaceship des Legendary Stardust Cowboy) dont les deux premières ne sont pas piquées des hannetons. La reprise de Neil Young pouvant d'ailleurs prétendre au titre de deuxième meilleure chanson de l'album ce qui n'est pas rien.
Enfin, le disque se clôt sur la meilleure chanson. Heathen (The Rays) qui donne son titre à l'album. Et voici la conclusion d'un album de Bowie telle qu'on en avait pas vue depuis Hunky Dory et The Bewlay Brothers. Bowie y fait montre de son talent de parolier, qui, quoi qu'on en dise, n'a pas toujours été son point fort. Il conclura d'ailleurs une majorité des spectacles de ses futures tournées par ce titre, se laissant guider vers la coulisse comme un aveugle, une main posée sur l'épaule de Gail Ann Dorsey, sa bassiste, marchant au pas pour l'occasion.
Rappelons-nous que l'album sera défendu en tournée en ajoutant beaucoup de titres de Low et Ziggy Stardust en rappel. (Ah ce concert de l'Olympia...)
On déplorera que Reality, son opus suivant (et dernier à ce jour) soit un peu plus foutraque mais on se réjouira des deux concerts de Bercy (surtout du premier), moments quasi magiques.
Regardez Heathen (The Rays) à l'Olympia le 1er juillet 2002 :