11 octobre 2007

Five Leaves Left

Artiste : Nick Drake


Label : Witchseason / Hannibal / Island / Universal

Année : 1er septembre 1969

Durée : 41'41''

Nick Drake (toujours inconnu de la majorité, mais objet de culte d'une communauté sans cesse grandissante) est-il toujours le secret le mieux gardé de la grande tradition du song writing à l'anglaise ? Rien n'est moins sûr.

Zach Braff dans son récent film Garden State nous a donné le plaisir d'entendre One of these things first en dolby surround et voici déjà quelques années, Wes Anderson nous avait surpris en utilisant Fly (sans doute le meilleur titre du second album) au beau milieu de son petit chef d'oeuvre d'humour décalé : La Famille Tenenbaum. Alors Nick Drake enfin reconnu ? Force est de constater que si l'on s'aventure à prononcer le nom de Nick Drake, on obtient genéralement cette réponse : "Nick qui ?"

Certes cela pourrait être pire. Car Nick Drake est une star... comparé à Colin Blunstone.

Quoi qu'il en soit, Five leaves left, premier album parfait, d'un jeune prodige de la guitare folk, est un grand disque. Un de ceux qui murit longtemps (pendant près de dix ans dans le secret de sa chambre de Tanworth in Arden, non loin de Stratford upon Avon, ou au cours de quelque voyage du côté de Montpellier).

Quarante deux minutes à peine et puis s'en va, quelques exemplaires vendus à sa sortie en 1969 sur le label Witchseason. Puis deux autres albums tout aussi bons et tout aussi mal vendus à leur sortie, et un destin tragique ; il n'en fallait pas plus pour faire de Nick Drake une icone. James Dean inconnu du folk anglais. Inspiration des grands noms d'aujourd'hui, Robert et Elliott Smith (aucun lien de parenté) en tête.

Way to Blue et Day is Done donnent une descendance royale à Eleanor Rigby, Fruit Tree et River Man flirtent avec les anges et The Thoughts of Mary Jane au milieu de volutes aux fragrances herbeuses. Et que dire de Cello Song...

C'est le disque que l'on regrette de découvrir si tard, alors que notre adolescence et déjà loin et que les blessures que ces chansons auraient pu si délicatement panser restent des balafres mal refermées.

C'est le disque de l'île déserte, celui qui fait passer Jeff Buckley pour un artisan honnête et appliqué, en un mot comme en cent : it's a rare rare find...

Ecoutez River Man :



Ecoutez Cello Song :