7 octobre 2007

Dyed in the Wool

Artiste : Shannon Wright

Date de sortie : 21 août 2001

Label : Vicious Circle

Durée : 33'56''


Une demie écoute vite fait chez Gibert. Il ne m'en aura pas fallu plus pour m'emparer de ce bijou amer. Une musique empoisonnée qui vous rentre dans la peau comme les aiguilles d'un tatoueur, sans ménagement.

Dyed in the Wool, vous dépose bel et bien de la teinture sur la laine. Indélébile. Si vous n'avez jamais entendu une note de Shannon Wright, imaginez un mélange de Nick Cave (pour la noirceur), de PJ Harvey (pour le côté girly à guitare) et d'Iggy époque Stooges (pour la rage électrique) le tout ramené à une voix, une guitare, et une batterie dans une ambiance garage. Et vous serez encore bien loin de la vérité. Parce qu'en plus de composer des chansons d'une intensité à vous faire dresser les poils sur les bras, elle peut aussi vous tirer les larmes en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire... et parfois même dans le même morceau !

Les quatre premiers morceaux crucifient l'auditeur. Un titre par main et par pied. Less Than A Moment attaque dur sur un riff dont Wright a le secret et les paroles explosent comme autant de mines antipersonnels. The Hem Around Us plus calme est pourtant beaucoup plus dangereux. Guitare accoustique limite minimaliste mais ligne musicale tranchante, ça taillade sévère. Hinterland, l'une de ses plus belles chansons est jouée au piano (qui sonne légèrement désaccordé) et laisse enfin la voix de Shannon partir très loin de ce monde. "I Shall Fear Nothing"... Chaque temps est martelé, chacun est un coup de poignard. Vessel For A Minor Malady est plus douce mais vénéneuse. "There is no cure, so why should I care ?" chante-t-elle, accompagnée d'un piano et d'un violon.

Il s'est passé à peine plus de 10 minutes et vous voilà lessivé. Le reste du disque est à peine en dessous. Même si les quatre titres d'ouverture sont sans doute les meilleurs, il faut encore compter avec Method Of Sleeping, dont le gimmick de berceuse sous Prozac en fait les 3 minutes 22 de musique les plus flippantes de ce début de siècle. (Chacun sait que rien ne peut rivaliser, pour le siècle dernier, avec le générique des Dossiers de l'écran, la comparaison tient la route, croyez moi).

J'avais rêvé que ce dernier titre soit joué en concert la première fois que je' l'ai vue sur scène, au Café de la Danse, il ne l'a pas été. C'est peut-être mieux ainsi.

Quoi qu'il en soit, Dyed In The Wool est un grand, un excellent album. Peut-être pas à écouter tous les jours, encore moins tous les soirs... (Si quelques amis s'incrustent chez vous un peu trop tard, vous pouvez essayer de les faire fuir avec ça...) mais il vaut bien plus que ses quelques euros.


Ecoutez Less than a Moment :