Artiste : The Beatles
Label : Parlophone / EMI
Date de sortie : 5 août 1966
Durée : 35'01''
C'est le disque qui rendra fou Brian Wilson. C'est aussi le premier grand disque des Beatles. Rubber Soul avait ouvert la voie, Revolver la devencera, et de loin.
Et puis, Revolver, c'est un peu, quelque part, l'avant dernier disque des Beatles. L'avant dernier auquel ils aient tous pleinement collaboré sans que de graves tensions se fassent jour entre les membres du groupe. Sergeant Pepper sera en grande partie l'oeuvre de McCartney, The Beatles (le fameux album blanc), enregistré à leur retour d'Inde, sera un génial fourre-tout mais comprendra un nombre important de morceaux enregistrés seuls, ou avec d'autres musiciens (Clapton sur While My Guitar Gently Weeps de George Harrison entre autre).
Jusqu'au clash final de Let It Be dont Lennon emmênera les bandes se faire mixer et arranger ailleurs (chez Phil Spector, loin des studios d'Abbey Road et surtout de George Martin).
Seul Abbey Road, dernier album (mais sorti avant Let It Be) où, les petits gars de Liverpool, font la paix parce qu'ils savent qu'il n'y aura plus jamais de disque des Beatles peut prétendre retrouver cet esprit initié par Revolver, mais loin de ses innovations grandioses. Car sur Abbey Road, pas de Tomorrow Never Knows et ses boucles hallucinées, d'Eleanor Rigby ou de Love You To. (Allez, si quand même, une face B d'un seul tenant, medley halluciné que les fab avaient en tête depuis longtemps de réaliser.
Comment résister à Revolver ? Taxman, la première grande chanson de George ouvre le disque. Paroles caustiques où, pour la première fois des artistes se plaignent publiquement de payer trop d'impôts (95% tout de même) mais avec humour et élégance tout en immortalisant Harold Wilson (le premier ministre travailliste de l'époque) et le leader de l'opposition Edward Heath. Voilà qui leur vaudra l'honneur d'être les premières personnes vivantes à être citées dans une chanson des Beatles, ce qui, soyons en certain, doit rendre extrêmement fiers leurs petits-enfants.
Eleanor Rigby, une chanson de Paul envoûte, tout bonnement (en tout cas les anglais car elle ne monta pas plus haut que la onzième place des charts U.S.) grâce à ses arrangemets de corde signés George Martin (qui avait déjà commis ceux de Yesterday). Drôle de chanson pop qui parle d'une vieille fille qui balaye les églises après les mariages.
I'm Only Sleeping est incroyablement léthargique (et signée d'un John qui crie toujours Help! intérieurement). Love You To voit George et son amour pour l'inde et le sitar prendre une ampleur beaucoup plus grande que sur Norvegian Wood. Sur Sgt Pepper, il écrira Within You Without You.
Durée : 35'01''
C'est le disque qui rendra fou Brian Wilson. C'est aussi le premier grand disque des Beatles. Rubber Soul avait ouvert la voie, Revolver la devencera, et de loin.
Et puis, Revolver, c'est un peu, quelque part, l'avant dernier disque des Beatles. L'avant dernier auquel ils aient tous pleinement collaboré sans que de graves tensions se fassent jour entre les membres du groupe. Sergeant Pepper sera en grande partie l'oeuvre de McCartney, The Beatles (le fameux album blanc), enregistré à leur retour d'Inde, sera un génial fourre-tout mais comprendra un nombre important de morceaux enregistrés seuls, ou avec d'autres musiciens (Clapton sur While My Guitar Gently Weeps de George Harrison entre autre).
Jusqu'au clash final de Let It Be dont Lennon emmênera les bandes se faire mixer et arranger ailleurs (chez Phil Spector, loin des studios d'Abbey Road et surtout de George Martin).
Seul Abbey Road, dernier album (mais sorti avant Let It Be) où, les petits gars de Liverpool, font la paix parce qu'ils savent qu'il n'y aura plus jamais de disque des Beatles peut prétendre retrouver cet esprit initié par Revolver, mais loin de ses innovations grandioses. Car sur Abbey Road, pas de Tomorrow Never Knows et ses boucles hallucinées, d'Eleanor Rigby ou de Love You To. (Allez, si quand même, une face B d'un seul tenant, medley halluciné que les fab avaient en tête depuis longtemps de réaliser.
Comment résister à Revolver ? Taxman, la première grande chanson de George ouvre le disque. Paroles caustiques où, pour la première fois des artistes se plaignent publiquement de payer trop d'impôts (95% tout de même) mais avec humour et élégance tout en immortalisant Harold Wilson (le premier ministre travailliste de l'époque) et le leader de l'opposition Edward Heath. Voilà qui leur vaudra l'honneur d'être les premières personnes vivantes à être citées dans une chanson des Beatles, ce qui, soyons en certain, doit rendre extrêmement fiers leurs petits-enfants.
Eleanor Rigby, une chanson de Paul envoûte, tout bonnement (en tout cas les anglais car elle ne monta pas plus haut que la onzième place des charts U.S.) grâce à ses arrangemets de corde signés George Martin (qui avait déjà commis ceux de Yesterday). Drôle de chanson pop qui parle d'une vieille fille qui balaye les églises après les mariages.
I'm Only Sleeping est incroyablement léthargique (et signée d'un John qui crie toujours Help! intérieurement). Love You To voit George et son amour pour l'inde et le sitar prendre une ampleur beaucoup plus grande que sur Norvegian Wood. Sur Sgt Pepper, il écrira Within You Without You.
John dira un jour, bien après la fin des Beatles et les guerres fratricides, que l'une de ses chansons préférées des Beatles était Here, There And Everywhere, une chanson signée par Paul.
Yellow Submarine, un tube, est en dessous du reste mais amusante et quasi destinée aux enfants. La preuve ? Elle est chantée par Ringo !
She Said She Said et Dr Robert parlent de façon plus ou moins voilées de la drogue et des expériences des Beatles avec le LSD. George décrira plus tard l'expérience dentaire (le LSD leur avait été donné par un dentiste) comme quelque chose d'assez terrifiant. On se sert encore de Good Day Sunshine pour réveiller les occupants de la navette spaciale Columbia avant un attérissage à haut risque et And Your Bird Can Sing, For No One et Got To Get You Into My Life sont des petits joyaux pop.
Et puis, il y a le morceaux Tomorrow Never Knows. Le titre le plus expériemental de l'époque et pour longtemps. Pensez. Nous sommes en 1966 et les Beatles inventent le sampling, les loop, les sons passés à l'envers, le tout avec 4 magnétophones 4 pistes (un par Beatle) avec une mission : revenir le lendemain avec une boucle. John se charge des paroles (le premier titre était d'abord The Void, Le Vide) et demande à ce que sa voix sonne comme un choeur de moines tibétains. Et tout le monde bidouille les bandes encore et encore (une version primitive déjà intéressante est disponible sur The Beatles Anthology II).
Au final, le titre est un chef d'oeuvre et pourrait sans problème passer sur une radio spécialisée dans l'electro... entre deux morceaux d'Amon Tobin...
En bref, un disque aussi excellent qu'important.
Ecoutez Eleanor Rigby :
Ecoutez Tomorrow Never Knows :